Église paroissiale Saint-Thomas

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Thomas-de-Conac

L´église de Saint-Thomas-de-Cônac dépendait au Moyen-Age, et jusqu´à la Révolution, du prieuré de Savigny, près de Lyon, à laquelle elle fut donnée en 1062 par Amblard, chanoine de la cathédrale de Saintes, fils d´un seigneur de Cônac. La construction de l´église, qui a dû remplacer un édifice plus ancien, intervient à la même époque comme l´atteste une inscription sur un des chapiteaux de l´abside. A l´origine, l´église comprenait un simple vaisseau dans l´axe du choeur, avec déjà une travée latérale au nord de la travée d´avant-choeur, et au-dessus de laquelle s´élevait déjà un clocher : c´est ce que démontre la présence des arcades romanes sur le mur sud du clocher, au-dessus du toit de la nef.

Le décor des chapiteaux de la travée sous clocher (feuilles à cornes) semble indiquer que le clocher a été reconstruit à l´époque gothique (vers le 13e siècle), pendant qu´un collatéral était ajouté à la nef au nord, dans le prolongement du clocher. Le mur nord de l´église conserve en hauteur deux anciennes baies en arc brisé qui peuvent dater de cette période et qui, par leur emplacement, laissent penser que le bâtiment était plus élevé. Par ailleurs, une travée supplémentaire s´élevait à l´est du clocher. Il s´agissait peut-être d´une ancienne absidiole romane, dotée ensuite d´une voûte d´ogives dont il reste sur le mur est du clocher un départ appuyé sur un culot. Depuis la travée sous clocher, on accédait à cette travée supplémentaire par une porte en plein cintre qui a été murée et que l´on peut voir encore sur le mur est du clocher.

Les guerres de Cent ans et de Religion ont probablement affecté l'église, attaquée par des protestants de la Trigale en 1562. Les niveaux supérieurs du clocher tels qu´ils apparaissent aujourd´hui ont été édifiés en 1617, date inscrite sur la clé de voûte de la travée sous clocher. Cette voûte date de la même époque ; elle est venue prendre appui sur les anciens chapiteaux et colonnes de la période gothique. Au début du 19e siècle, selon le plan cadastral de 1818, l´église se présente donc avec son vaisseau central, le collatéral nord, le chœur et l´abside, le clocher et la travée supplémentaire à l´est. Cette dernière servait de sacristie. Un "porche ou hangar" abrite l´entrée occidentale. Il semble que la nef ne soit à l´époque couverte que d´une charpente. Selon certaines descriptions, le mur sud du vaisseau central était doté de deux grandes arcades brisées, ornées de sculptures, peut-être des enfeus ou bien d´anciennes communications avec l´hypothétique cloître du prieuré.

De nombreux travaux sont réalisés dans les deux premiers tiers du 19e siècle, l´église s´avérant vétuste et surtout trop petite. En 1838, on envisage de doter la nef d´une voûte "avec des briques posées de plat et maçonnées en plâtre". Faute de financement, seul le collatéral nord est voûté (les travaux sont achevés en 1840 par André Philibert, maître plâtrier à Pons). Le mur sud donnant de graves signes de faiblesse, la construction de contreforts est décidée en 1839, année où la travée située à l´est du clocher est démolie. La sacristie est alors reconstruite au sud, là où elle se trouve. En 1844, le pavage est refait en carreaux de brique. La charpente du clocher est réalisée en 1852 par le charpentier Ladoue, à l´occasion de la refonte de la cloche. En 1856, les alentours de l´église sont déblayés, à la suite du transfert du cimetière vers Chez-Merleau.

Un projet plus ambitieux encore est conçu à partir de 1860 par l´architecte Robin. Il comprend la destruction du mur sud du vaisseau principal, la construction à sa place d´un collatéral sud, symétrique à celui déjà existant au nord, la réalisation de la voûte sur la nef, le chœur et ce nouveau collatéral, la reprise des chapiteaux du chœur, le percement de nouvelle baies sur le mur nord, identiques à celles du nouveau mur sud, et enfin l´édification d´une nouvelle façade occidentale. Achevés en 1865, les travaux sont réalisés par Alexandre Joyeux, tailleur de pierres à Saint-Ciers-sur-Gironde, et Simon Seguin, plâtrier à Mirambeau.

Périodes

Principale : 2e moitié 11e siècle

Principale : 13e siècle

Principale : 1er quart 17e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Dates

1617, porte la date

1865, daté par travaux historiques

Auteurs Auteur : Robin, architecte (attribution par source)

Par son style architectural et son décor, l'église de Saint-Thomas-de-Cônac présente des similitudes avec d'autres églises de Saintonge (Bougneau, Sémillac, Saint-Hilaire-du-Bois) mais aussi du Gers (Peyrusse-Grande), de Gironde (Le Nizan) et des Hautes-Pyrénées (Maubourguet).

L'église est située au centre du bourg, sur une hauteur d'où elle domine la place environnante et la rue qui part vers l'ouest. De l'extérieur, deux éléments s'imposent : la façade occidentale, précédée d'un perron, et le clocher, situé dans l'angle nord-est de l'édifice. La façade occidentale, monumentale, construite en pierre de taille, est encadrée par deux contreforts et surmontée d'une croix et d'une corniche à modillons. Le centre de la façade est occupé par un portail encadré par deux travées d'ouvertures en plein cintre (dont deux portes au rez-de-chaussée), et surmonté par une baie circulaire et un quadrilobe aveugle. Le portail forme une légère avancée, sous une corniche à modillons. Il comprend trois arcades brisées, les deux latérales étant aveugles.

Le clocher est une tour carrée à trois niveaux, soutenue par un contrefort à l'angle nord-est. Le dernier niveau est en retrait par rapport à celui inférieur. Le clocher est couvert d'un toit en terrasse d'où les eaux s'écoulent par des gargouilles en fûts de canon. Les deux niveaux supérieurs du clocher sont percés de baies en plein cintre. Une autre, murée, est décelable à la base du mur est. A côté se trouve un départ de nervure de voûte soutenu par un culot frisé : il s'agit sans doute des vestiges d'une ancienne travée qui devait s'élever à l'est du clocher. Au niveau de la toiture de la nef, le mur sud du clocher présente trois arcades à double rouleaux, aux arêtes vives portées par des colonnes jumelles aux chapiteaux à corbeille nue.

Les murs latéraux de l'église, soutenus par des contreforts, sont percés de chaque côté par trois baies en arc brisé. L'église se termine à l'est par un chevet constitué d'une travée droite et d'une abside. Le chevet est lui aussi soutenu par des contreforts et percé de baies, cette fois en arc en plein cintre. Il est couronné par une génoise double. L'abside a conservé en partie basse un appareil de moellons réguliers. La sacristie occupe l'angle sud-est du bâtiment. L'église est couverte d'un toit à longs pans en tuile creuse.

A l'intérieur, la nef comprend un vaisseau central et deux collatéraux, le tout couvert de voûtes d'arêtes, peint en blanc et rehaussé d'un faux appareil aux traits noirs. Puis vient une travée droite d'avant-choeur, voûtée d'arêtes, une travée droite de choeur, avec une voûte brisée, et l'abside, voûtée en cul-de-four. Le choeur et l'abside présentent deux registres d'arcades, aveugles pour celles du registre inférieur. Celles de l'abside retombent sur des chapiteaux, de même que les arcades du niveau supérieur du choeur. L'avant-choeur est encadré à droite par la sacristie, à gauche par une travée sous clocher. A partir de celle-ci, on accède au clocher par un escalier en vis. Cette travée sous clocher est voûtée d'ogives retombant sur des chapiteaux et de fines colonnes engagées.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Revêtement : enduit

  3. Mise en oeuvre : pierre de taille

  4. Mise en oeuvre : moellon

Toits
  1. tuile creuse
Plans

plan allongé

Étages

3 vaisseaux

Couvrements
  1. voûte d'ogives voûte d'arêtes
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : feuillage

  2. Representations : animal fantastique

  3. Representations : lion


Précision sur la représentation :

Les archivoltes des trois arcades du portail sont ornées d'une suite de motifs feuillagés, de même que les entablements sur lesquels ils retombent. Les chapiteaux sont aussi décorés de feuillages et, plus rarement, d'animaux fantastiques.

Le décor extérieur des trois baies de l'abside est inscrit dans un plan droit, malgré l'arrondi du mur. Il comprend à chaque fois un arc rayonnant, comme pour les des quatre baies du choeur. Les baies latérales de l'abside sont surmontées d'une archivolte ornée de billettes. La baie d'axe présente sur le pourtour un tore tressé. Les piédroits sont décorés de palmettes posées têtes-bêches pour la baie nord, d'étoiles à six branches pour la baie axiale, et d'entrelacs pour la baie sud.

Les chapiteaux de la travée sous clocher sont ornés de feuilles à cornes et, pour l'un d'entre eux, d'un lion.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Thomas-de-Conac

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1818 C 644, 2009 B 1368

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